Archives de Catégorie: PIZERRA Alain

Alain Pizerra

Alain Pizerra "Aux Myrtilles de dix-mille ans"Aux myrtilles de treize-mille ans  suivi de Mon chemin sous la neige 

Poésie / ISBN 978-2-919121-06-9 /20 euros

L’académicien Henri Bordeaux publia jadis un roman qu’on ne lit plus guère, La neige sur les pas ; mais qui rencontra la célébrité. Aujourd’hui, c’est Mon chemin sous la neige que nous invite à suivre Alain Pizerra, poète, critique d’art intelligent et sensible, à la psyché fortement dessinée. Ce recueil, je vous invite à le lire, attentivement. Car, enfoui sous la neige, le chemin suggère ce qui est caché, ce qui se dérobe au regard ordinaire.

Toutefois, il existe bel et bien, ce chemin, et il est indispensable de le chercher puisqu’il ne saurait se laisser aisément découvrir sous l’aveuglante blancheur glacée dissimulant formes et repères. A ce prix seul, peut-être, le chemin révélera-t-il son secret. Mais assurément, le pèlerin qui l’empruntera découvrira son propre mystère.

Alain exige cet effort fraternel sans lequel tout signe resterait lettre morte. Sans chemin, point de quête, or il est urgent de se mettre en route. Il faut de la détermination pour parvenir quelque part, au-delà des horizons.

En hiver, invisible, l’eau s’écoule toujours sous la glace. Mais au printemps, la neige aura fondu. Alors, sous les ombres ensoleillées de la forêt alpestre, elle aura laissé place Aux myrtilles de treize-mille ans, acides et douces comme toute vérité enfin reconnue. / Jean-Noël CORDIER

 

Le caïman écorché. Petite suite à l’emporte-pièce. Essais – 95 pages / EAN 9 782912 824547 

(actuellement épuisé)

Petites libelles en révolte pourraient causer de grandes colères… Sans que la conscience en soit toujours affectée. Un ton poétique, véhément et tendre à la fois. Un humour triste avec sa part d’exclusion.

Pro domo.

Un luxe que cette société ne peut tolérer : celui de l’homme qui ne bande pas socialement, surtout s’il n’est pas pitoyable ou assisté, et qu’il se soucie comme d’une guigne, des preuves que tout un chacun veut donner de la réussite.

Entrer dans cette dérision : impossible à 50 autant qu’à 20 ! A l’aulne des valeurs : travail, famille et bretelles en tout genre, cet homme-là, s’il ne s’est pas posé – comme on pose sa crotte – ou s’il ne se fait pas une place dans l’irrespect, n’est au mieux qu’un pauvre type, au pire un épouvantail qui a tout faux. Pourtant cet homme voudrait seulement croire que la vie peut être une oeuvre d’art, qu’elle seule même en est vraiment une. Il fait tout pour que la sienne en soit une, mais en anti-Néron, sans la possession !

Il croit qu’un sourire échangé dans la rue, vaut mieux que tous les discours des professionnels de la communication. En parler, en parler, c’est bel et bien constater qu’elle ne s’établit pas, et que chacun est peut-être à la recherche de cette communication non-verbale, la première qui s’établit entre la mère et le nourrisson. Il croit cet extraterrestre, qu’il fait ici ou là « des petits riens » qui valent bien une carrière, puisque d’autres les reçoivent et en repartent plus légers.

Pourtant ceux qui s’utilisent l’un l’autre comme miroirs sont venus lui faire la leçon. Il n’en a cure. Mais les nageurs à contre-courant, se font plus rares au fil des années, et tous peu à peu donnent le change, bluffent en permanence. Lui ne joue pas, parce qu’il ne sait pas et qu’il prend au sérieux. Ah, le pli de la gravité, celui de l’âme. Ou bien tout est-il spectacle ? Non, il y a l’âme. Voilà, il ne reste plus qu’à résister un peu pour arriver au terme du voyage.

Je n’avais pas envie d’être ce tendre caïman, mais simplement ce moi sans alibi que ma conscience me dicte. Pour être et exister tout à la fois.  / p. 37