Né en Bulgarie en 1936, Nikolaï Kantchev a été interdit de publication de 1968 à 1980. Ce recueil de poèmes est son sixième livre traduit en français. Grande familière de l’écriture de cet auteur, elle-même poète et romancière de langue française, Denitza Bantcheva nous donne ici une traduction d’une grande classe. MBH.
Poésie – 107 pages – 18 euros/EAN 9 782912 824318
Ecrit la nuit, à la lumière d’un lointain soleil,
au sujet de l’intimité entre les consciences silencieuses, quand
à chaque appel de la vie, les maladies répondent
et non pas la voix mais l’écho prédomine avec tant de sons…
La neige n’est pas ce qui peut nous arriver en juillet
et la chambre à trois murs où chacun est le quatrième
ne criera pas puisque la langue est si invertébrée
que les mots cachés attendent toujours les bouches d’or.
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L’avenir rend encore visite aux prophètes
pour rentrer avec les livres méprisés du prophète
pour lequel il n’y a pas de présent et dont les dernières forces
nourissent la faiblesse des signes de ponctuation.
Quand en esclandre dans la cave les bouteilles se prennent a la gorge,
ses semblables se pressant dehors s’égosillent :
ayant décidé sans scrupule qu’il laverait leur linge sale,
des dizaines d’années plus tard ils parlent encore de la pureté…
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Lorsque tombent tous les masques la vérité s’élève
et déjà face à ses traits on voit bien
que l’atome est le plus affreux des nains dans l’infini,
qui ne fait que plastronner en prenant des poses variées.
Ame, pourquoi trembles-tu quand tu te sais plus que vivante ?
Sors de ce monde te promener si l’on étouffe ici
et dis-moi en vérité, contemplant depuis l’au-delà de la brume,
si le sommet aux yeux bandés de blanc est fusillé.
http://www.larevuedesressources.org/spip.php?article859
http://fr.wikipedia.org/wiki/Nikola%C3%AF_Kantchev#En_France